Ce documentaire rappelle quelques exemples édifiants, celui notamment de la société américaine Medtronic, qui produit 50% des défibrillateurs implantés dans le monde et a réalisé en 2012 un chiffre d’affaires de 3,6 milliards de dollars.
Une série de ces appareils comportait une électrode défectueuse, ce qui a provoqué la mort de plusieurs malades. D’autres ont survécu par miracle, comme le journaliste allemand Dagobert Lindlau, qui a décidé de mener une enquête après sa mésaventure.
Chez d’autres patients, des prothèses de hanche réalisées par le géant américain Johnson & Johnson ont entraîné des migrations cancérigènes d’ions de cobalt et de chrome.
Le film recueille également le témoignage de Christine Terrade, l’une des 400 000 femmes victimes des implants mammaires PIP fabriqués avec un gel de silicone industriel par la société de Jean-Claude Mas.
Trame : Deux journalistes se sont fait passer pour des fabricants de prothèses en République tchèque, en Hongrie et en Slovaquie et ont constaté combien la certification était facile à obtenir. Ils se sont également rendus aux sièges des multinationales américaines ayant livré les défibrillateurs et les prothèses de hanche incriminés. Ils ont été éconduits, parfois manu militari.
Mais les puissantes entreprises en question savent ce qu’elles font puisqu’en 2012, Johnson & Johnson a provisionné 3 milliards de dollars en prévision des procès à venir. Quant aux victimes des PIP, elles ont obtenu un début de reconnaissance lors du procès de Toulon, fin 2013, qui a conduit à la condamnation de Jean-Claude Mas, mais l’affaire est loin d’être terminée.
Face aux derniers scandales, la Commission européenne a décidé, à l’automne 2012, de publier deux projets de révision des directives existantes sur le contrôle des dispositifs et appareillages médicaux. Le processus européen est long. Un vote devrait intervenir cette année pour une mise en œuvre… entre 2015 et 2019.