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On nous l’avait annoncée comme un essai européen, avec la participation de 7 pays au moins, une étude baptisée Discovery, était lancée proposant de tester plusieurs médicaments seuls ou combinés : l’antiviral remdesivir, l’association lopinavir/ritonavir, une combinaison de ces deux anti-rétroviraux avec l’interferon beta, et enfin l’hydroxychloroquine, dérivé d’un antipaludéen, la chloroquine.
L’étude devait inclure 3 100 patients atteints d’une forme grave du Covid-19.
Hier, on apprenait que seulement 750 patients y participent, et que ces patients sont tous français, à l’exception d’un patient luxembourgeois.
Les autres pays européens qui n’ont toujours pas inclus de malades, auraient préféré participer à d’autres essais cliniques internationaux, dont Solidarity ou Recovery.
Nous aurions dû avoir des résultats intermédiaires ce jeudi 14 mai.
Pourquoi n’est –il pas possible de parler aujourd’hui de résultats intermédiaires, comme promis ?
Pour tester ces quatre molécules, un groupe de malades reçoit un placebo, et un groupe reçoit l’un ou plusieurs médicaments de l’essai ; in fine, si l’on compte bien le nombre de molécules ou combinaisons de molécules (hydroxychloroquine, remdesivir, lopinavir et ritonavir) concernées, il semble que trop peu de patients soient entrés dans le cadre de l’essai pour en tirer des résultats scientifiques solides et fiables.
L’essai va se poursuivre ; cependant si l’épidémie se réduit, il sera (très heureusement) plus difficile de trouver des patients présentant une forme grave, et donc susceptibles de participer à l’un de ces protocoles.
Les résultats se feront attendre.
Un nouvel horizon pour de nouvelles conclusions est fixé à la fin de ce mois.
Et en même temps, d’autres essais cliniques se développent dans le monde sur les mêmes molécules, mais aucune n’a encore abouti à des résultats capables d’orienter la prescription de ces molécules vers une nouvelle indication, traiter COVID-19 en assurant les patients que les bénéfices sont supérieurs aux risques.
Tous ces essais se font sur des molécules connues traitant d’autres maladies et cherchent donc à connaître leur pertinence pour traiter COVID-19.
Tandis que l’OMS confirme que ce virus pourrait ne jamais disparaitre, il nous reste l’espoir que de vraies nouvelles molécules antivirales ou de nouveaux vaccins soient découverts dans le secret des laboratoires, et dont les bénéfices seraient évidemment nettement supérieurs aux risques, car ne l’oublions pas, tout médicament comporte des effets indésirables et c’est toujours en regard de la balance bénéfice-risque que se construit la décision thérapeutique partagée entre le médecin et son patient lorsqu’il est capable de s’exprimer.
Pour ces éventuelles nouvelles molécules, s’agissant de nouveaux médicaments, les travaux de recherche sont forcément plus longs.
En attendant, le meilleur traitement est d’agir en respectant le mieux possible les mesures de prévention connues, comme la propreté des mains, le port de masque dans l’espace public ou chez soi en présence de malades connus, et éviter de porter ses mains au visage ou au nez.
S’il faut aussi apprendre à vivre avec la présence de ce virus sur une longue durée, c’est aussi le temps de repenser son propre mode de vie et essayer de réduire, s’il en était besoin et autant que possible, les facteurs d’aggravation en cas de contamination à COVID-19.
Notre prochain webinaire organisé avec France Assos Santé, le 28 mai prochain abordera ces questions de facteurs de risques, et prévention des comorbidités.