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Hygiène des mains, résultat audit des pratiques

5 décembre 2019

« Des soins propres pour tous, c’est entre vos mains » depuis dix ans, le 5 mai est la journée mondiale de l’hygiène des mains car oui, on sauve des vies par une bonne hygiène des mains et on en perd avec des mains sales.
« Protégeons-nous, protégeons les autres » était le Slogan 2019 de la campagne d’affichage de promotion de la friction hydroalcoolique au mois de mai dernier
Un audit des pratiques de l’hygiène des mains dit « Pulpe-friction » avait été lancé le 5 mai 2019 pour essayer d’identifier les freins à l’observance de l’hygiène des mains et construire des actions pour faire changer les comportements et investir dans des moyens de surveillance plus modernes en temps réel et service par service. Basé sur une idée de partenariat entre enquêteur et professionnel, cet audit reposait sur un questionnaire de de dix questions en entretien individuel.
Il avait été confié à la mission d’appui transversal à la prévention des infections associées aux soins (Matis), l’une des cinq missions nationales d’un Réseau de prévention des infections associées aux soins nommé Repias.
https://www.preventioninfection.fr/…
Les résultats viennent de tomber !
En résumé : 7 754 professionnels de santé, dont 814 médicaux ont participé à ces entretiens.
« La part de la friction dans l’hygiène des mains déclarée par ces professionnels était de 61% », 39% parmi les autres réalisent un lavage au savon et à l’eau…Toutes situations confondues, la désinfection des mains par friction avec un produit hydroalcoolique était déclarée être réalisée dans 80% des cas en moyenne, et l’importance moyenne donnée à l’hygiène de mains était de 89%"
Certaines situations plus à risque que d’autres sont mieux respectées selon les déclarations comme la friction préalable à la pose d’un dispositif invasif ou celle réalisée après avoir touché un patient, tandis que celle avant de toucher le patient pour un examen ou un soin est moins fréquente.

En tête, trois freins sont identifiés ?
Au 20 septembre, les trois premiers freins à la friction hydro-alcoolique (Fig. 2) étaient :

  • la crainte de la nocivité du produit (qui représentait 40% des freins cités) - le caractère inconfortable ou désagréable du produit (38%)
  • le fait de considérer ses gestes professionnels comme non à risque (36%).

41% des professionnels n’ont pas conscience du risque (stade dit de pré-contemplation), 17% témoignent de leur hésitation (stade dit de contemplation) , 93% sont conscients du risque et volontaire pour agir mais rencontrent des difficultés de mise en œuvre.
En savoir plus :
https://www.preventioninfection.fr/…

Des propositions d’actions :

  • sensibiliser davantage encore les professionnels à l’importance de la démarche avant de toucher un patient pour un examen ou un soin,
  • montrer le risque de transmission lors d’un contact avec l’environnement proche
  • mettre en avant les argumentaires scientifiques relatifs à la non-nocivité des produits hydroalcooliques et à leur efficacité.
  • Les fausses informations sur les produits circulent toujours, nous devons lutter contre
  • Les industriels doivent améliorer la composition de leurs produits
  • les institutionnels et structures dédiées doivent renforcer les formations et informations auprès de tous les professionnels concernés.

L’expérience patient s’invite dans cet audit : Parmi 2283 patients interrogés,
89% accordent une importance à cette pratique
Seulement 76% d’entre eux disent avoir vu les professionnels réaliser une friction avant de les toucher
Seulement 35 % déclarent avoir reçu une information liée à leur propre hygiène des mains et il serait temps d’y penser.
Lors d’une précédente édition de la semaine sécurité des patients, le LIEN avait suggéré de mettre à disposition dans tous les services un présentoir avec des flyers sur l’importance de l’hygiène en situation de soins, ce qui existe dans de nombreux pays, notamment quand et comment réaliser une hygiène des mains correcte quand on est patient comme soignant mais hélas cela n’a jamais été suivi d’effet ; pas d’avantage n’a été mise en œuvre notre demande de surveillances des mains des soignants, dont les médecins, avec recueil inopiné des germes présents dans les mains avant une réalisation de soins, recueil par frottement sur une boite de pétri ou par prélèvement sous les ongles et mise en culture , avec restitution des résultats à la personne elle –même et au responsable de l’unité.
Espérons que cet audit des pratiques permettra un éveil des consciences de tous les décideurs et responsables des organisations de soins et que des mesures plus fermes seront mises en œuvre pour veiller à la bonne hygiène des mains, tous concernés.

Claude Rambaud

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